Le Mur a été tourné dans un collège-abbaye situé dans un département au nord de Paris, transformé pour l’occasion en prison turque. Quand GUNEY était incarcéré, il concevait avec l’aide de Zeki OKTEN (LE TROUPEAU) et celle de Serif GOREN (YOL) des films-itinéraires qui articulaient leur développement et le devenir de leurs protagonistes sur le parcours de vastes espaces mi-réalistes, mi-allégoriques, révélateurs chacun de situations particulières. Maintenant qu’il est libre, il nous propose une oeuvre claustrophobe comme s’il voulait éviter de nous parler, à chaud, de sa situation présente afin de prendre le temps et la distance nécessaires à l’analyse de certains drames qui le travaillent. Le Mur nous entretient de la vie, dans les geôles turques. C’est un film apparemment de synthèses sur les moeurs carcérales du pays même un des épisodes, l’enfermement des enfants, y tient une place primordiale. Les divers blocs sont scrutés : le territoire des droits commune, des politiques, l’espace des femmes et celui des enfants.
Raphaël BASSAN