Voici un film initiant d’un âge difficile de la vie : la montée sourde et, soudain, la révélation irrémédiable de la vieillesse. Pour se convaincre de l’actualité à ce sujet il suffit d’observer les pelotons sympathiques qui envahissent pacifiquement, mais avec détermination, chaque fin de semaine, les petites routes de la périphérie parisienne. Le sport, le loisir, le souci écologique de s’aérer le cèdent souvent à une ambition de s’affirmer, de se dépasser. Cette digression pour retrouver au cinéma François, dentiste fortuné, la cinquantaine sportive que nous voyons en pré-générique (nous retrouverons une séquence semblable à la fin du film) courir les coudes au corps et les poings serrés, à foulées mécaniques dans un survêtement immaculé. Très belle séquence introductive. Pas de musique, des plans très longs. Images de solitude et de combat pathétique. Le reste du film va confirmer cet isolement d’un bourgeois nanti qui ne sait pas assumer son vieillissement. S’affirmer pour lui en attendant le jour où confronté à son image dans le miroir il prendra acte de la réalité : « Je suis vieux » c’est s’entretenir physiquement changer sa vie en quittant sa femme aimante et des enfants presque adultes qui lui signifient son âge pour vivre une impossible amour avec une jeune fille de 20 ans et d’un milieu social différent, délaisser son cabinet…
LE SECOND SOUFFLE
Distribution
De Gérard Blain - France Allemagne -1978. Durée : 100 mn |