Si Roberta aime un twist, c’est bien celui des mots de la langue de Racine. Et plus spécialement, des expressions dont on dit qu’elles sont toutes faites, surtout lorsque leurs origines se sont perdues dans la nuit des temps littéraires. Roberta, elle, leur redonne vie et vigueur à sa manière, c’est-à-dire en manipulant des figures animées (comprenez des marionnettes pour adultes). Ainsi, pour «être cloué au lit», Roberta n’hésite pas à punaiser sa marionnette au lit, pour « poser un lapin», elle assoit une peluche sur une chaise… Jacqueline Sarrazin est d’un esprit aussi taquin que malin. Sa Roberta est à son image avec l’eau de rose en supplément. Roberta se meut dans l’univers des années 60. Elle rêve d’une histoire d’amour sirupeuse à souhait. Le héros de son cœur, c’est Momo. Il est beau, intelligent et riche. Cette historiette banale prend une dimension particulière grâce au travail de manipulation des marionnettes et des mots. Un spectacle à «dilater la rate».