À deux reprises Gérard Philippe refusa à Jean Vilar de jouer Le Cid, craignant : « de ne pas avoir le style« . Et Jean Vilar convint que « rien de valable ne se fait sans avoir d’abord dit non« . Puis, au Festival de 1951, devant l’obstination du metteur en scène, l’acteur accepta enfin le rôle. Il n’y eut plus jamais d’autre Cid en Avignon… Qui, sinon des marionnettistes, pouvait oser affronter à nouveau une des pièces les plus mythiques du festival à l’occasion de son cinquantième anniversaire ?
Émilie Valantin
Le Fust désirait élargir son répertoire de textes baroques, ceux de Corneille particulièrement. Mais alors qu’on attend Émilie Valantin dans la parodie, elle choisit cette fois-ci Le Cid pour l’admirer et si possible le faire admirer. Et de conforter ce choix en manipulant des marionnettes… en glace. Les personnages, aux silhouettes nettement caractérisées au début, s’estompent. Les sculptures baroques se transforment en sculptures érodées, romanes ? gothiques ? Impossibles à dater… Elles rejoignent un passé historique un peu flou et mythique comme l’est, dans nos mémoires, celui du Cid. La matière-glace vit sa vie et impose son rythme à côté ou en dehors du temps du spectacle.
Un Cid
Distribution
Théâtre du Fust D'après : Pierre Corneille Mise en marionnettes : Émilie Valantin Assistée de : Jean Sc/avis Avec : Émilie Valantin, Jean Sc/avis, Jacques Bourdat, Isabelle Rouabah, Jean-Pierre Skalka, Christian Chiron, clarinette Yannick Herpin, clarinette basse et clarinette Lumière : Gilles Richard et Gilles Drouhard Sculpture des marionnettes en glace, études techniques : Nicolas Valantin et Luc Chanal Scénographie : Nicolas Valantin Réalisation du lieu scénique : Jean-Luc Maire |