Ôdon Von Horvath est moins connu que son contemporain Bertold Brecht. Ses pièces sont peut-être moins directement politiques, mais elles sont pour autant profondément éclairées par un regard acéré, critique et humaniste sur la condition de l’homme, son engagement dans la vie, sa capacité à assumer la responsabilité de ses actes. Les comédies morales trouvent leur cadre idéal dans un huis clos comme celui du Belvédère : unité de lieu, de temps, d’actton. Une communauté humaine va changer profondément à la faveur de la venue d’une nouvelle personne totalement étrangère aux prêoccupattons et aux normes de cette communauté. L’équipe de comédiens qui joue Le Belvédère est admirable, menée par Hélène Alexandridis (Prix de la meilleure actrice décerné par le Syndicat de la critique dramattque en 2004. Ce prix-là vaut tous les Molière !) et Jacques Verzier (qui jouait et chantait « Mister President’ dans la comédie musicale Of thee Ising de Gershwin, créée à Thonon en octobre 2003).
Le Belvédère est un ancien palace situé en bordure d’un village d’Europe Centrale. S’y ennuient trois hommes, régentés par Ada, une femme richissime et excentrique qui se rassure en achetant leurs faveurs. Hors de toute contrainte, chacun laisse le temps s’écouler jusqu’au jour où débarquent trois « intrus », dont une très belle jeune femme. Très vite, comme pour se sauver d’eux-mêmes, ils vont déchaîner contre elle, qui paraît si pure, une haine sans borne… Le metteur en scène Jacques Vincey, qui fut à deux reprises l’assistant d’André Engel, a voulu un plateau sobre plutôt qu’un décor d’hôtel pour donner toute sa dimension à l’humour noir d’Horvath.
Le Belvédère
Distribution
Compagnie Sirènes Texte : Ôdon Von Horvath Mise en scène : Jacques Vincey Avec : Hélène Alexandrldls, Stanislas Stanlc, Guillaume Dur/eux, Jeanne Herry, O1/v/er Rabourd/n, Philfppe Smith, Jacques Verzier Texte français: Bemard Krelss en collaboration avec Henri Christophe |