Enrico Rava Quintet

Le trompettiste italien Enrico Rava, aux longs cheveux cendrés et à la moustache généreuse est à la fois un héritier et un passeur de ce jazz qui lui colle à la peau. Et à soixante-six ans, c’est lui qui le dit, il n’a jamais aussi bien maîtrisé son instrument : il y a dix ans, j’ai trouvé une embouchure qui me convient, celle-là même qu’utilisait Miles Davis Et pour la première fois, je suis littéralement tombé amoureux de la trompette. Résultat, aujourd’hui, je joue de la trompette mieux que jamais, je pense. Cela me ravit totalement, m’excite, me donne envie d’aller encore plus loin. Je crois aussi que ça m’aide à me sentir jeune. Je peux dire que ça me rend la vie infiniment plus agréable. Moi, je ne joue pas pour laisser une trace dans la postérité. Je joue d’abord parce que ça me rend heureux. Jouer est une fête. Pas un travail. Passion qui se ressent particulièrement dans son CD Tati, sorti en 2005, et unanimement salué par la presse.

C’est un concert de Miles Davis dans la fin des années 50 qui convainc Enrico Rava de se consacrer à la trompette et d’explorer l’univers du be-bop. Son deuxième mentor sera Chet Baker. Tout au long de sa carrière, tout en se passionnant pour nombre de musiciens, il rendra alternativement hommage à l’un et à l’autre. Après plusieurs années passées à New York, il rentre en Europe pour offrir au public son jeu limpide et lyrique. Lyrique aussi bien dans son phrasé que dans les mélodies qu’il écrit ou le répertoire qu’il explore (Bizet, Puccini, Pergolèse… ). Un jazz de chambre, de la confidence et de la sobriété. Comme un vent doux…