Une étoile pour Noël, spectacle que nous avions présenté dans ce même théâtre a connu un immense succès autant auprès du public francophone que de la profession. Il a reçu plusieurs prix, dont le Sony-Labou-Tansi en 2007 (prix littéraire Ecritures contemporaines francophones et théâtre). La nouvelle création de Nasser Djemaï, Les Vipères se parfument au jasmin, mise là aussi en scène par Natacha Diet, prend sa source dans l’alchimie étrange entre le mensonge et le mythe de la perfection. Une farce à la fois envoûtante, cruelle et drôle, portée par la crédulité et l’immense humanité des personnages.
La jeune Shéhérazade, belle apprentie bouchère, est écartelée entre ses propres désirs et les rêves que sa famille a projetés sur elle… Prise en étau, elle s’engage dans un numéro de funambule pour ne décevoir personne, au risque de se sacrifier sur l’autel du désir des autres. (…) Il s’agit pour Shéhérazade de rentrer dans la danse, de tordre le cou à son destin et de trouver le pas qui saura la mener là où elle le souhaite, quitte à se salir à ses propres yeux. Un monde aux portes dangereusement ouvertes, où seul le mensonge peut permettre d’avancer, où l’honnêteté est synonyme de mort.
Natacha Diet
(…) Pour moi, le mythe de la perfection commence à l’école. D’abord mes habits, que ma mère lavait et repassait sans cesse pour éradiquer la moindre tache, le moindre pli. (…) Viennent ensuite les fameuses notes à l’école, qui vont de zéro à vingt. Tu as zéro, t’es nul, tu as vingt, t’es génial. Enfin, comment revenir à la maison avec un zéro quand la mère a tout fait pour que son enfant arrive dans des conditions parfaites ? Bouche cousue ! Voilà le remède. (…)
Nasser Djemaï
Les Vipères se parfument au jasmin
Distribution
Texte et interprétation : Nasser Djemaï Dramaturgie et mise en scène: Natacha Diet |