En 1919, Franz Kafka a 36 ans et projette de se marier. Il a déjà publié quelques-uns de ses textes les plus connus, comme le Verdict et la Métamorphose. C’est à cette période qu’il écrit la Lettre au père dans laquelle il lui reproche son incompréhension, son intolérance, son mépris, sa brutalité psychologique, l’éducation qu’il a donnée à ses enfants, la peur qu’il inspirait à toute la famille Kafka… Il remet cette lettre manuscrite à sa mère qui ne la transmettra jamais à son destinataire.
Le metteur en scène Jean-Yves Ruf se perçoit comme un accompagnateur des acteurs, un guide qui insuffle de l’énergie, qui amène l’acteur au plus près du texte, de la langue. Pour lui, le son précède l’image, le corps précède le décor. Pour lui, le texte Lettre au père est « aussi bien une déclaration d’amour, un appel au secours, une volonté d’apaisement, qu’une déclaration de guerre, un long et terrible réquisitoire (…) qui trahit une immense d’amour d’un fils à son père. Ainsi, il ne s’agira pas d’appuyer le versant violent, l’attaque en règle, le réquisitoire. Derrière cette apparente charge, il y a un humour sensible, un désir de dialogue, un rêve de légèreté qu’il faudra savoir entendre ».
« Jean-Quentin Châtelain est un comédien qui possède la rare faculté de pouvoir se mettre complètement en danger sur un plateau, et de tutoyer les gouffres ».
Jean-Yves Ruf