Les Fourberies de Scapin comme point de départ pour dépeindre un personnage dont on ne connaît finalement qu’un épisode de sa vie. Un personnage qui vieillit, évolue dans une Europe du 17ème siècle en mutation avec ses guerres, ses folies et ses grands fléaux. Dix ans se sont écoulés depuis son histoire avec Géronte. Nous retrouvons Gennaro Costagliola, autrefois surnommé Scapin, sur le port de Naples. On l’appelle aujourd’hui « le vieux ». Il répare des filets et se préserve surtout de tous et de tout, de cette réputation qui lui pèse. Il reçoit pourtant la visite d’un jeune homme qui sollicite son aide. C’est une sollicitation de trop pour le fourbe quinquagénaire qui libère sa verve et nous dévoile sa véritable existence. Une vie à fuir, de métier en métier, de pays en pays, se tirant des embûches à coups de pirouettes et de subterfuges. L’insistance de son sollicitateur inconnu va bouleverser la tranquilité à laquelle il aspirait. Son destin le rattrape et il devra faire face aux vagues d’un passé qui le submerge. Avec un regard d’aujourd’hui, François Douan, à qui Kristian Frédric a confié l’écriture de ce texte, s’est penché sur ce personnage mythique de la littérature classique et crée, avec ce monologue, un jeu de miroir qui nous renvoie à notre propre existence, nos préjugés les plus ancrés et ces moments où nous n’avons jamais cessé de fuir.
