Amour, honneur ! Tel est le dilemme auquel doivent faire face les personnages de cette pièce, peut-être la plus réputée de Corneille. Le fameux choix cornélien… Rodrigue et Chimène sont amoureux mais leurs pères Don Diègue et Don Gomès convoitent tous deux la place de gouverneur de l’Infant de Castille. Une dispute sur fond de jalousie éclate entre les deux hommes, Don Diègue demande à son fils de venger son honneur et Rodrigue tue Don Gomès malgré l’amour qu’il porte à sa fille. Celle-ci, furieuse et inconsolable, demande sa tête au roi mais Rodrigue accomplit un acte militaire héroïque et le roi hésite entre le couvrir de gloire et le punir de son meurtre. Chimène parviendra-t-elle à pardonner à Rodrigue et laisser décider son cœur amoureux ?
Le Cid, c’est d’abord une lutte de générations et l’histoire de deux jeunes gens face aux héritages, aux lois sociales, aux codes familiaux, face à leur histoire. Yves Beaunesne, dans une mise en scène à la fois exigeante et généreuse, choisit la version de 1637, avec un alexandrin cornélien de la jeunesse, fougueux, archaïque parfois, mais qui ne manque certes pas de cœur ni du bel air de l’innocence intrépide. Pour mieux garantir la posture héroïque et donner toute sa place au génial artifice et à la puissance vitale hors norme de cette langue.
» Les alexandrins cornéliens sont un sport circassien où l’émotion ne trouve son compte qu’à force d’abandon. » Yves Beaunesne
