Nicolas Chalvin accueille un soliste d’exception pour cette soirée, le pianiste Philippe Cassard. Qu’entendait-on en 1816, il y a deux siècles, dans les salles de concerts viennoises ? L’exaltante découverte d’une œuvre oubliée ou perdue d’un titan comme Beethoven apporte célébrité et avantages multiples, y compris pécuniaires. Forcer, fausser le destin devient une tentation pour certains (comme le faux prodige japonais Mamoru Samuragoshi démasqué en 2014), car les incertaines attributions de paternité des œuvres continuent d’intriguer. Démêler le vrai du faux est malaisé. Ce programme en fait l’habile démonstration, révélant des compositeurs méconnus et doués. La sagacité du public départagera l’authentique génie, le talent éclipsé, le proche sous influence, et le fraudeur. Attribués à Beethoven et publiés sous son nom pendant des décennies, la Symphonie Iéna en ut et l’Allegro d’un concerto pour piano, composés en 1809 et influencés par Haydn, sont aujourd’hui rendus à leurs auteurs. Friedrich Witt, violoncelliste à Würzburg, et Johann Joseph Roesler, pianiste tchèque employé par le Prince Lobkowitz, partagent l’affiche avec le VRAI Beethoven.
Ludwig Von Beethoven (1770-1827) Ouverture des Créatures de Prométhée
Concerto pour piano n°4 en sol majeur, opus 58 (1804)
Johann Joseph Roesler (1771-1813) Concerto en ré pour piano et orchestre, opus 15
Takashi Niigaki (1970) Œuvre pour cordes, Nagaruru Suiheki
Friedrich Witt (1770-1836) Symphonie en ut Iéna (1809)