L’enfant du pays revient occuper les planches du théâtre imaginé par son père, et c’est à une fête qu’il nous convie avec L’Homme hors de lui, une foire de la langue, des mots. Entouré, entre autres, de ses fidèles complices (le comédien Dominique Pinon et l’accordéoniste Christian Paccoud), Novarina réinvente le monde en le nommant. Des cascades de mots jaillissent de la bouche du personnage totalement ahuri qui entre dans le cadre vide du théâtre pour le remplir d’une matière de corps et de langage, une cosmogonie de mots qui englobe les brins d’herbe et les supermarchés, les chiffres de hasard et les jeux d’enfant, les pierres et les bêtes, la mort et l’étonnement de naître, de vivre et donc de parler – car avant de mourir, on parle. Les énumérations cocasses qu’affectionne tant l’auteur-peintre-metteur en scène, les chansons désarmantes, les ribambelles de paroles et de visions : la singulière langue de Novarina incarnée par un Dominique Pinon bondissant et vrombissant, c’est comme une célébration de noces purement jubilatoire.
L’Homme hors de lui
Distribution
Texte, mise en scène et peintures : Valère Novarina Interprétation : Dominique Pinon Musique : Christian Paccoud L’ouvrier du drame : Richard Pierre Collaboration artistique : Céline Schaeffer Compositrice et interprète, piano : Laurie Barrère |