Rencontre avec l’une des plus grandes dames du flamenco. Ana Morales nous livre ici un spectacle des plus intimes, émouvant, sur son histoire familiale et son rapport viscéral à l’art flamenco. Il y a des espaces en nous qui ressemblent à nos greniers, où nous accumulons, tels des objets oubliés, des souvenirs lointains, des rencontres, des moments vécus qui nous ont marqués d’une manière ou d’une autre. Pour Ana Morales, le souvenir du père est lié à sa relation avec l’Andalousie et le flamenco, avec une manière de comprendre l’art et la vie.
Cependant, pendant longtemps, l’accès à sa mémoire familiale lui a été impossible, car enveloppée dans un nuage de silence et de mystère. Elle entre aujourd’hui, par la danse, dans cet espace intérieur, où se cachent les réponses à certaines de ses questions, et elle le fait « sans permission », comme un rituel personnel, pour rencontrer ses souvenirs et les exorciser afin de leur donner un nouveau sens. Avec ses mouvements de bras amples et de grands « zapateados », chez Ana Morales, le flamenco chanté et dansé est plus que jamais un art qui vient des entrailles et des âmes écorchées.