ZOUC nous fait prendre le temps de vivre le quotidien. L’artiste réussit merveilleusement dans cet art difficile. Cependant le quotidien peint par Zouc est presque dénué de poésie. La vie de tous les jours est vue par un œi I aussi critique que sensible et contée par une voix plus souvent caustique que tendre.
L’artiste nous montre le plus souvent des êtres humains terriblement naturels, c’est-à-dire sans imagination, vivant tels des automates. Les discussions de village sont » plates comme des trottoirs » ! : La chaleur de l’accent jurassien fait ressortir cruellement la platitude des propos. Zouc s’en prend à notre système éducatif, au régime hospitalier… Ses descriptions de la réalité sociale sont souvent dantesques. La vie quotidienne devient une sorte d’enfer, peuplé de gens aux regards niais ou fous et aux membres désarticulés. Ses personnages ne manquent pas de relief, mais cela n’est qu’apparence. L’intérieur est vide.
On rit aussi avec Zouc, mais on rit jaune si on a le moindre sens de l’autocritique. Que dire de plus, sinon qu’il faut absolument avoir vu ZOUC ? (JOURNAL DE GENEVE).