D’une virtuosité inouïe, la voix de Youn Sun Nah se meut avec naturel et intensité dans un répertoire sans œillères, allant de la pop à la folk, sans oublier le jazz bien sûr. Sa diction ciselée et son timbre cristallin s’épanouissent avec élégance, hypnotisent sur scène.
Depuis près de 20 ans, l’impressionnante et charismatique chanteuse sud-coréenne tonifie le jazz vocal, loin des sempiternels clichés du genre, de la veine glamour et des standards. Avec le succès de Lento, son superbe album paru en 2013, Youn Sun Nah a franchi un véritable cap artistique. Certes, ses aficionados savaient qu’elle n’était pas un énième clone d’Ella, de Billie ou de Sarah, mais véritablement une voix funambule et singulière du jazz contemporain. Une voix embrassant chaque aspect de son art : « Je ne différencie pas la mélodie, les paroles et l’improvisation. Pour moi, c’est la même chose. » Nouvelle étape cette année avec la sortie de son opus Waking world, dont pour la première fois elle a écrit et composé chaque titre. Un onzième album noir, magistral et fragile, sans doute l’un de ses meilleurs. Là encore, sa voix unique, reconnaissable dès la première note, ne cesse d’explorer, d’exalter ses infinies possibilités. Immanquable.
Cracheuse de feu et de bulles de savon, Youn Sun Nah est le plus sublime condensé du jazz vocal contemporain. – L’EXPRESS