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… S’obstinent, persévèrent, s’enferment

Un spectacle à déguster, à savourer. La richesse d’une langue truculente, drôle et incisive et la force d’une relation entre deux hommes de conditions très différentes puisque l’un est le maître et l’autre son valet… Un échange qui passe tout d’abord par les mots-ceux que dit le maître et qu’écrit le valet-et qui au fur et à mesure de la pièce bascule vers l’irrationnel et le non-dit… Un comble pour des amoureux du verbe !

Leur conversation n’a rien d’anodin tant leurs échanges ne peuvent se satisfaire du quotidien. Chacun aspirant à s’élever par le langage et à capter ainsi l’essence même de l’homme, ils se nourrissent de beaux mots et de philosophie dans une Joute oratoire pleine d’humour et d’intelligence.
On sourit beaucoup devant la maladresse (feinte) et la (fausse) candeur du valet, qui, derrière un ton poli, à la limite de l’obséquiosité poussera son maître dans ses dernières extrémités. Il passe sa vie à récolter et a noter les mots qu’emploie son employeur et à apprendre à les utiliser à bon escient. Car les dictionnaires ne disent pas quels sont les beaux et quels sont les moches. Il est celui qui attend, qui répond, qui suggère et demande la permission d’oser. Celui dont l’intelligence va avoir pour conséquence de renverser les rôles, de renverser le maître, faisant brutalement tomber la comédie dans la tragédie.

Trois fois rien

Trois œuvres courtes, trois moments de théâtre, trois acteurs. Personnages paumés ou solitaires errant dans les lieux publics, en quête de rencontre.
Incorrigibles bavards, même quand ils ont peu à dire. Vieux enfants naïfs et tendres d’Agota Kristof, présentateur embrumé et mythomane de Valletti, vagabond luxueux et tragique de Pirandello.
Trois fois rien, c’est pas grand chose, des mots qui s’envolent, la recherche d’un temps perdu, c’est du vent, de la légèreté, un peu de poussière dans l’arène, une poésie drolatique et étrange.

Jours tranquilles

Après Belle du Seigneur et C’est la guerre Laurent Vercelletto revient sur nos rives avec Jours tranquilles, une pièce spécialement créée pour l’opération Colporteurs. Les quatre théâtres-partenaires ont demandé au metteur en scène et comédien lyonnais de concevoir un spectacle sur les valeurs qui émanent du respect de soi et des autres, comme le droit à la différence et la richesse que procure la découverte de l’autre.
Ce spectacle sera construit à partir de pages arrachées à Proust, Calaferte, Zorn, Kalouaz… , de silences, d’interviews fictives ou détournées et de quelques dialogues légers et drolatiques de Philippe Vincenot, acteur, poète et vagabond.
Il dira l’errance de deux voyageuses, deux «colporteuses» qui trimballent avec elles des morceaux de leur identité : bouts de pellicule cinématogra­phique, musique, amours, souvenirs.

Belle du Seigneur

AMOUREUX des beaux textes et complices depuis de nombreuses années, Elisabeth Macocco et Laurent Vercelletto nous offrent des extraits de Belle du Seigneur, LE livre de l’amour fou. Dans le contexte rigide du Genève d’avant-guerre, Solal, sous-secrétaire général de la Société des Nations, entreprend de séduire d’une manière toute particulière Ariane d’Auble, épouse du médiocre Adrien Deume, dont l’ambition est d’être nommé « membre A » de ladite Société… Une immense fresque de l’éternelle aventure de l’homme et de la femme.

« Il serait dérisoire de vouloir transformer ce monument en une pièce de théâtre. Il s’agira donc d’aller vers ce point-limite de la lecture, ce délicat moment où le livre encore présent, les personnages apparaissent, se multiplient et remplissent l’espace. Il s’agira surtout de se laisser guider par la merveille d’une prose sublime et drôlatique. » E. Macocco et L. Vercelletto

C’est la guerre

C’EST l’incroyable regard de l’enfant « qui apprend l’homme », c’est l’incompréhension, le désarroi des petites gens face aux grandes manœuvres du monde. C’est la guerre, celle de 39-45.
Louis Calaferte est un enfant de onze ans qui entend, qui observe, qui guette, qui raconte les médiocrités des adultes, la peur, la haine de l’étranger, les confusions, les violences gratuites, la mort.
L’écriture de Calaferte est percutante et les images déboulent à une vitesse vertigineuse.
C’est la vérité sur les gens d’ici, pareils aux autres, n’importe où au monde. C’est la vie.
C’est la guerre…