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Des air(e)s d’anges

Ils sont quatre, ils pourraient venir des quatre coins du monde. Ils sont grand, petit, gros, noir, blanc, vert. Ils se ressemblent et ils sont différents. Leur chef, tombé du ciel, est celui qui définit les règles du jeu. En bon chef d’orchestre, il donne le tempo, avec sa musique. Il les mène à la baguette, les trois autres sont ses marionnettes, ses jouets. Il les fait danser comme si leur dernière heure était venue. Il leur fait danser la détresse, la joie, la colère, le désir, la jalousie, l’espérance, de l’autre, d’un ailleurs. Il leur fait imaginer qu’ils sont libres, en cage. Tracée à la craie au sol, projetée en fond de scène…, la cage, matérielle ou immatérielle, apparaît et disparaît selon les désirs du chef. Cage aux fauves, cage aux fous ou arène pour combats de coqs. Une seule issue : danser. Danser pour se libérer de sa propre prison, danser pour soi, danser pour l’autre, danser tout contre… Pour cette nouvelle création, Bouba Landrille Tchouda associe l’énergie du hip-hop et des danses africaines et sud-américaines, celles qui l’ont toujours inspiré, aux arts du cirque, pour imaginer un spectacle qui éclaire de manière joyeuse, ludique, les multiples facettes de l’être humain.  

BOOMERANG

BOOMERANG : l’énergie des danses urbaines pour dire, comme un besoin urgent et irrépressible, l’agitation du monde et la place qu’il faut se faire, tant bien que mal et avec fougue, parmi les autres. Instrument de chasse, de jeu ou de musique, le boomerang traverse les espaces et nos imaginaires depuis la nuit des temps. Sur scène, alimentés par le goût du jeu et du défi, les danseurs se lancent dans un simulacre de course, une partie de chasse qui ne dirait pas son nom, où chercher à prendre le dessus pour vaincre, c’est juste vivre. Le terrain de ce jeu se déploie dans une scénographie du quotidien : la rue, la maison, un bureau… au hasard des circulations des individus, un groupe de gens, un couple, une personne égarée… Sous forme de séquences disjointes, les actes donnent lieu à des sortes de rituels aboutissant à des chavirements, des fulgurances, des crève-coeurs, des épanchements corporels, abrupts ou langoureux, nauséeux ou jouissifs, animés par des danseurs – énergiques, véloces, intenses, puissants – tour à tour triomphants puis soumis, renversés, défaits, comme absorbés par des vagues sonores percussives, aux confins de la fureur. 

Un Casse Noisette

Bercé par les cultures urbaines et les cultures du monde, Bouba Landrille Tchouda se plaît à aborder la danse sous de multiples facettes : hip hop, capoeira, danse contemporaine… Toutes les danses sont pour lui des univers à entreprendre, à mouvoir, à transpirer, à bouleverser, pour mettre en mouvement chaque être dans son humanité, questionner le sens de son devenir, de ses désirs.

 » Dans un petit coin de ma tête, je cultive le rêve secret de me confronter à cette œuvre… Établir des passerelles entre cette œuvre du répertoire et nos musiques du présent. Avec la virtuosité, la générosité et l’intelligence de la danse hip hop. Avec des questions et des rêves de maintenant. (…) Des perspectives incroyables sont promises et de nouveaux territoires de danses s’ouvrent à moi.  »  

Bouba Landrille Tchouda