Une adaptation théâtrale de toute beauté, une mise en scène… « brookienne », des acteurs… Comment peut-on faire si beau, si émouvant avec tant de simplicité ?
L’histoire d’amour entre l’écrivain Anton Tchekhov et la comédienne Olga Knipper fut aussi intense que brève. Ils se rencontrent en avril 1898 à la lecture de La Mouette. Le dramaturge déjà célèbre et déjà malade, découvre la voix et la présence de l’interprète de son œuvre, une jeune femme fine et intelligente, gaie et spontanée, passionnée par son métier. Au fil des jours, marqués par les occupations de l’auteur dans sa maison de Yalta et par la progression du mal qui s’impose en lui, et les représentations de la comédienne à Moscou ou en tournée, la rencontre se fait idylle, amour puis mariage. Sans cesse séparés par la vie, ils ne se voyaient pas souvent, mais s’écrivaient régulièrement.
Carol Rocamora a relu les centaines de lettres échangées et a rédigé l’adaptation théâtrale de cette correspondance amoureuse en lui donnant pour titre la phrase par laquelle Tchekhov signait les missives à sa bien-aimée : Je prends ta main dans la mienne.
La mise en scène de Ta main dans la mienne de Peter Brook est d’une grande sobriété. Pour ne pas troubler la vérité du jeu, juste quelques éléments de décor -trois chaises, un bureau et la scène surélevée d’une dizaine de centimètres – qui servent l’évocation. Le metteur en scène, comme à son habitude, fait surgir avec force et tendresse la vérité de deux êtres séparés, qui ne brûlent que de se rejoindre, mais qui en sont sans cesse empêchés.
Ta main dans la mienne
Distribution
Texte : Carol Rocamora d'après la correspondance entre Olga Knipper et Anton Tchekhov Mise en scène : Peter Brook Avec : Natasha Parry et Michel Piccoli Adaptation : Marie-Hélène Estienne Décor et costumes : Chloé Obolensky Lumière : Philippe Vialatte |