Après Hernani, Lucrèce Borgia ou encore Marie Tudor, Victor Hugo porte, en 1838 avec Ruy Blas, le drame romantique à son apogée. C’est l’inauguration du nouveau théâtre de la Renaissance à Paris. C’est un véritable triomphe ! Le caractère historique de la pièce y est pour beaucoup, comme un moyen efficace de satisfaire le besoin d’illusion du public et d’insérer dans le drame une image concrète de la complexité du réel avec le croisement des intrigues et des anecdotes. On pense alors à Stendhal, Alexandre Dumas, Alfred de Musset…
La Cour d’Espagne, au 17ème siècle. Ruy Blas, valet de Don Salluste, est épris de la Reine d’Espagne et aspire à une ascension sociale. Don Salluste l’aidera dans son entreprise de conquête de la reine et du pouvoir, mais Ruy Blas ne s’imagine alors pas que les motivations de son maître sont teintées d’esprit de vengeance. Yves Beaunesne s’entoure de comédiens de haute volée pour interpréter avec précision et justesse ces rôles hauts en couleurs et donner à entendre au public cette exigeante langue en alexandrins, comme une douce caresse musicale. À ces performances d’acteurs s’ajoutent des costumes à la Borgia et une composition musicale qui provoque ce déferlement de sensations propres au rock et à l’opéra. Du grand théâtre.