Quilapayun naît au Chili, en 1965, dans une période turbulente où le peuple chilien cher-chait son unité, leur première apparition correspond à l’époque où le mouvement social commence à s’imposer, où l’intérêt pour le folklore authentique se développe. Quilapayun est donc une expression fidèle de l’art qui surgit dans ces années-là. En 1966, il a déjà atteint une dimension nationale. La raison de cette reconnaissance populaire est due à la qualité du groupe, à son caractère rénovateur, et grâce aussi à la présence de Victor Jara, directeur artistique de l’ensemble pendant trois ans. Sa renommée s’étend bientôt au-delà des frontières et en août 1973, le président Salvador Allende le nomme « ambassadeur culturel du gouvernement chilien ». Grâce à leurs récitals donnés dans plus de trente pays, leur célébrité s’étend maintenant à l’échelle mondiale. Depuis septembre 1973, Quilapayun a trouvé asile en France. Continuateur du folklore authentique tel qu’il se chante sur les lieux où il est né et avec les instruments qui servirent à sa création, Quilapayun met aussi à son répertoire des chansons d’inspiration populaire auxquelles il apporte sa recherche personnelle, sa richesse vocale et instrumentale. Leur souci d’ouverture conduit aussi Quilapayun à travailler avec des compositeurs de musique classique. Il en résulte les « Cantates » où du point de vue du fond il s’agit de la description d’un fait réel et non plus d’un thème religieux, et du point de vue musical la forme peut rester classique, mais aussi, comme c’est le cas pour « Americas », s’appuyer sur les techniques plus développées de la musique contemporaine, démontrant qu’un ensemble populaire peut élargir son champ de possibilités.