Phèdre

L’essentiel de mon travail de mise en scène reposera sur la direction d’acteurs, sur l’incarnation, donc sur la chair. Chair de l’Acteur, chair du Verbe, comme nous le suggère Racine. Sans être encore en mesure de la dévoiler, je sais déjà que cette distribution comptera des actrices et des acteurs plus sanguins que cérébraux, plus mordants que précieux, et dotés d’un naturel sens du second degré. Ces qualités associées garantissent déjà un théâtre où la joie l’emportera sur l’ennui. Pour le plaisir de jouer, pour le plaisir de dire.

Racine, dont on fêtera le tricentenaire de la mort en 1999, va peut-être enfin se débarrasser de sa lourde réputation : il ne peut plus être cette image figée. Qu’on ne se méprenne pas sur mes intentions, je désire juste secouer l’habit que certains ont fait endosser à Racine en y déposant autant de poussière que d’hommage.

Et je serai attentif à ce que la mise en scènesoit irrévérencieuse. Pas irrespectueuse.
Stéphane Guex-Pierre