L’enfant veut que son père lui lise une dernière histoire avant de s’endormir. Toujours la même histoire. L’histoire du lièvre, du cerf, du renard, du lynx, et du hibou. Epuisé, il s’endort sans entendre la fin du récit. Un peu plus tard, il se réveille en sursaut et se retrouve à côté d’un grand livre. Le spectacle est construit en une succession de séquences. Entre chacune d’elles, le décor tourne, comme les pages d’un livre. En musique et en silence, en ombres et en lumières, en noir et blanc et en couleurs, Ô est un rêve éveillé qui sollicite fortement l’imaginaire et qui s’égrène, magique, au son divin de la harpe.
À travers l’histoire de Ô, la compagnie interroge la place du livre dans la construction de l’individu. Le livre qui aide à se découvrir et à mieux comprendre les autres, à mieux appréhender le monde. « Dans un monde qui nous pousse à papillonner d’une chose à l’autre, trop rares sont les moments et les espaces où l’on propose à l’enfant de se poser, déplore le metteur Jean-Philippe Naas. Le théâtre et le livre sont des lieux de décélération. (…) Je crois que les enfants aspirent naturellement à la lenteur, au silence et à la répétition. (…) Dans mes spectacles, le silence n’est pas un vide. C’est un temps habité. Un moyen pour aller vers l’autre en cherchant d’autres chemins que les mots ».
