Connu depuis le début des années 60 par le public international, Mlkis THEODORAKIS, le plus éminent compositeur grec, a surtout acquis sa célébrité, à travers le monde, après l’instauration en Grèce du régime du printemps de 1967.
Une des premières mesures de ce gouvernement fut l’interdiction totale, pour le peuple grec, de chanter, siffler, écouter, vendre et posséder chez soi toute musique de Théodorakis…
Le compositeur, lui-même, fut arrêté le 21 août 1967 pour son « opposition naturelle » au régime.
Tout d’abord isolé dans les cellules horribles de la fameuse « Asphalia », à Athènes, il fut par la suite transféré à la prison d’« Averoff », en plein centre de la ville. Là, après quelques jours, il lui parvint par des moyens mystérieux, un petit mot – message inattendu, envoyé de la prison des femmes, sur un bout de papier, mille fois plié, écrit avec des lettres minuscules et presque illisibles – un poème, avec quelques lignes d’explication. A la fin du poème, un simple prénom : Marina, pseudonyme d’une fille de vingt ans, détenue politique, qui avait été torturée après son arrestation … encore aujourd’hui l’on ne connaît pas l’identité de la jeune poétesse.
Le compositeur fut bouleversé par ce poème : la sensibilité et la force poétique de cette jeune torturée mettaient en relief le drame psychologique dans lequel on oblige à vivre les gens qui ne veulent pas renoncer à leur amour pour la liberté. Sans Instrument de musique, il lui fallait trouver un moyen de composer. Le rythme, il le trouva en frappant sur les barreaux de sa cellule … Les détenus de droit commun faisaient le silence afin de le laisser écrire.
Dès que Mikis fut relâché de prison – pour être mis en résidence surveillée – il enregistra son œuvre au piano, chantant lui-même tous les thèmes. Il envoya secrètement la bande à un de ces amis grecs en France. Considérant cet .ouvrage comme le plus Important de toutes ses compositions, Théodorakls tenait à le faire enregistrer Immédiatement par ses Interprètes grecs préférés se trouvant alors en Angleterre.
C’est ainsi qu’un jour à Londres, se réunirent quelques musiciens grecs – amis de Théodorakis – Maria Farantouri et Antonis Kaloyannis, pour chanter la Grèce d’aujourd’hui. ses hommes, et son « état de siège ».
MIKIS THEODORAKIS
Distribution
Interprètes : Maria FARANTOURI, Adonis KALOYANNIS et PETROS PANDIS
8 à 10 exécutants |