Michel Portal, légende française du jazz, dirige un quintet de grande envergure et interprète son dernier album au titre minimaliste. MP85 contient l’essence même de la créativité. Vivifiant !
On ne présente plus Michel Portal, clarinettiste et saxophoniste à la technique éblouissante, infatigable défricheur de sonorités, toujours à la recherche de nouvelles aventures musicales. Lui qui est aussi à l’aise avec Brahms que Bernard Lubat, ou en compositeur de musiques de films. L’an dernier, après 10 ans d’absence discographique, il revenait avec un nouvel album, MP85. L’occasion pour lui de fêter ses 85 ans, à la tête d’un groupe européen transgénérationnel créé à l’Europa Jazz Festival, et avec lequel il partage la scène depuis 3 ans. Avec son fidèle complice, le pianiste serbe Bojan Z, il dirige un quintet de haut vol avec le contrebassiste français Bruno Chevillon, le tromboniste allemand Nils Wogram, et le jeune batteur belge Lander Gyselinck.
Ennemi de toute routine, Michel Portal prend soin de son imprévisibilité comme un astronaute de son oxygène. MP85 le démontre avec force. Le dynamisme, la fraîcheur et le caractère de ses interventions y sont à peine croyables. Tout disque et tout concert de Portal sont un passeport vers la sagesse, un terme qui chez lui rime avec vitesse, joie et exultation. Éternelle jeunesse. Louis-Julien Nicolaou. – Télérama