Au commencement était une obsession : Robinson. Le Robinson de Michel Tournier et non celui de notre enfance, celui de Daniel Defoe. Robinson qui, sur son île déserte réapprend à vivre, grâce à Vendredi. Vendredi le Sauvage, Vendredi l’esclave, devient chez Tournier un guide, puis un ami. Comment traduire en langage théâtral cette aventure initiatique ? J’ai tenté de montrer en quoi cette fable fantasme me touchait. Peu à peu la construction du spectacle s’est développée autour de deux pôles :
- un personnage : un proche de moi-même (non double ?), un Robinson contemporain confronté à la solitude, à la déprime, frappé de lassitude, de fatigue, d’engourdissement. Pris de visons il rêve l’histoire de Robinson
- un lieu : un appartement banal de la réalité quotidienne occidentale. C’est là que ce naufrage de l’intérieur « va tenter de vivre ». Encore faut-il sortir pour exister.
Pierre LAMBERT