Aborder et s’approprier l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française : Madame Bovary… Pour cette compagnie belge, la compagnie Karyatides. L’idée est de raconter l’histoire simplement, avec de petites poupées, sur une petite scène, le théâtre d’objets se prêtant à merveille au jeu de l’écriture cruelle, incisive et flamboyante de Gustave Flaubert. Un peu comme si on feuilletait un livre d’images, ou un roman-photo en trois dimensions…
Emma, la fille d’un riche fermier normand, élevée au couvent, imagine sa vie semblable aux romans qu’elle dévore. Hélas, elle qui ne rêve que de passions intenses et de sentiments ardents, étouffe rapidement dans l’univers bourgeois et conformiste qui devient le sien après son mariage avec un médecin de campagne sans esprit et sans ambition. Poussée par son romantisme et son désir d’exaltation, Madame Bovary se laisse envahir par ses propres fantasmes et s’abandonne dans des aventures successives, jusqu’au désespoir.
Seule en scène, la manipulatrice Marie Delhaye donne vie à cette histoire en endossant les différents rôles, en alternance avec une bande-son, tout en faisant apparaître puis disparaître les quelques éléments nécessaires à la narration. Essentiels, ces objets renvoient aux étapes majeures du récit de Flaubert : le premier chagrin d’amour, la soirée à l’opéra, le verre d’arsenic… Ainsi, on suit facilement l’ennui, les diverses épopées et le déclin de l’héroïne.