Nous sommes bien au cœur de la boucherie de 14-18, mais le « Poilu » n’est pas ce que l’on croit. Il s’agit du violoncelle que le grand soliste Maurice Maréchal s’est fait construire en juin 1915 dans les tranchées à partir de caisses de munitions et autres moyens du bord. Sans doute pour surmonter l’horreur et l’ennui. À plusieurs reprises, Maurice Maréchal eut l’occasion de se produire en concert devant le quartier général. C’est ainsi que Joffre, Foch, Mangin et Pétain apposèrent leur signature sur la table de cet instrument de fortune. Lorsque le régiment se déplaçait pour aller au front, le violoncelle voyageait dans le fourgon de ravitaillement, au-dessus des boîtes de conserve. Il fut amené ainsi deux fois au siège de Verdun. Un siècle plus tard, la violoncelliste Emmanuelle Bertrand rend hommage à Maurice Maréchal et relate par là même un pan assez méconnu de notre histoire nationale. Cette parole résonne par la force et la sensibilité de la voix du comédien Christophe Malavoy, puis par l’interprétation d’Emmanuelle Bertrand, qui déroule ici un répertoire audacieusement anachronique, allant de Bach à Britten et Henze, comme pour mieux habiter les tumultes et les vertiges de cette incroyable aventure humaine.
Le violoncelle de guerre
Maurice Maréchal et le Poilu
Distribution
Concert-lecture conçu par Emmanuelle Bertrand : violoncelle Christophe Malavoy : récitant Texte : extraits des 9 carnets de guerre de Maurice Maréchal et de sa correspondance Musiques : Benjamin Britten, Suite pour violoncelle n°3 opus 87 Pascal Amoyel, In Memoriam, Itinérance pour violoncelle Jean-Sébastien Bach, Suite pour violoncelle seul en ré mineur Léon Boëlmann, Variations symphoniques Félix Mendelssohn, Sonate n°1 Richard Strauss, Sonate Hans Werner Henze, Sérénade pour violoncelle Claude Debussy, Sonate Lucien Durosoir, Caprice |