LE THÉÂTRE DU SILENCE

La troupe : bref historique
1971 : Théâtre Romain-Rolland de Villejuif. Premier spec­tacle de la jeune Compagnie. Festival d’Avignon-Cour d’Honneur du Palais des Papes ; spectacle invité par Jean Vilar.
1972 : démission de l’opéra de Jacques Garnier et Brigitte Lefèvre. Sous leur impulsion, la Compagnie effectue une première tournée en France : Maisons de la Culture d’Angers, de Créteil, Théâtre de la Ville à Paris (un mois), festivals, de Musique Contemporaine de Royan, Besançon, de Musique Vivante en Guyenne, Bruxelles­Théâtre de la Monnaie (invitée par Maurice Béjart). 1973 : fondation du TEX-POP à Paris (Théâtre Le Palace) avec Diego Masson et la Compagnie Vincent-Jourdheuil. Un mois de spectacles : animations audio-visuelles, cycle de films sur la danse, exposition de photos. En juin, la Compagnie est à Lausanne ; de juillet à octobre, la Com­pagnie effectue une seconde tournée en France et au Luxembourg.
1974 : sous la direction de Jacques Garnier, le Théâtre du Silence trouve son port d’attache à la Maison de La la Culture de La Rochelle dans le cadre de la décentrali­sation culturelle, grâce à l’aide des Affaires Culturelles et de la Municipalité.
Juillet : festivals de La Rochelle et de Saintes ; août : Festival d’Avignon ; septembre-octobre : tournée en Espa­gne ; novembre : Paris-Théâtre de l’Est Parisien ; décem­bre : tournée Théâtres Municipaux et Maisons de la Culture.
1975 : tournée au Maroc. Mars : Paris-Théâtre de l’Est Parisien ; juHlet : festivals de La Rochelle, Dijon et Brantôme, puis Amboise.
1976 : Festival de Royan.

Michaël Denard : né à Dresde en 1944, Michaël Denard est venu à la danse l’année de son baccalauréat, c’est­à-dire à dix-sept ans, et la rapidité de sa réussite· est due non seulement à l’étendue de ses dons, à son exceptionnel physique, mais à un labeur acharné ; il a littéralement brûlé les étapes puisqu’il a été très vite engagé à Toulouse où, sous la direction d’Orlandi, il a pu apprendre son métier en « faisant de la scène » (opérettes et opéra). Il quitta le Capitole pour Nancy où il fit une saison, puis il s’installa à Paris. Au cours de Solange Golovine, il fut aussitôt remarqué par Serge Golovine, Dirck Sanders, Lorca Massine et Pierre Lacotte.
qui le firent danser. li fut engagé très rapidement sur audition de l’Opéra et gravit tous les échelons de la hiérarchie pour être nommé danseur-étoile en 1971.
En 1970, venant à régler un pas de deux pour Josyane Consoli, Maurice Béjart découvrit Michaël DENARD et, après le succès de « Comme la Princesse Salomé est belle ce soir », il l’invita à Bruxelles pour lui faire danser « Roméo et Juliette » et répéter cet « Oiseau de Feu » qu’il régla en grande partie sur lui.
« L’Oiseau de Feu » marqua le point de départ d’une carrière internationale brillante. A Berlin, Denard dansa « Apollon Musagète », il fut invité à Genève et Hambourg, il fit la conquête de New-York en dansant avec l’Ame­rican Ballet Theatre. Il s’y produit dans le répertoire tra­ditionnel, mais il danse aussi « Helen Of Troy», « Gaîté Parisienne », il est le partenaire de l’étoile Cynthia Gregory, considérée en Amérique comme l’une des meil­leures danseuses actuelles. A !’Opéra de Paris, Denard danse un large répertoire. Il fut Albrecht de « Giselle » aux côtés de Jacqueline Rayet, puis de Ghislaine Thesmar; son instinct dramatique et son style élégant le hissent parmi les meilleurs interprètes de ce rôle. En effet, que ce soit dans Albrecht, Siegfried, Frantz ou James, Denard essaie toujours de donner à son personnage une couleur dramatique originale. Son Prince Siegfried, c’est Louis Il de Bavière poursuivant une perpétuelle quête de la beauté, son Frantz est un Pierrot lunaire amoureux d’une image. C’est un tel sens du théâtre qui fait de lui un danseur hors série.
Michaël Denard se produit dans le répertoire traditionnel, mais est également convaincant dans des rôles plus abstraits.
Michaël Denard a été également l’interprète des jeunes chercheurs de !’Opéra ; il a créé les premiers ballets de Norbert Schmucki et de Jacques Garnier et, ne voulant pas interrompre ces expériences qu’il juge enrichissantes, par fidélité aussi pour ses camarades Brigitte Lefèvre et Jacques Garnier, il rejoint le Théâtre du Silence dès que son calendrier très chargé le lui permet.