Le metteur en scène Joël Pommerat propulse le célèbre conte du Petit Chaperon rouge dans notre monde actuel. Mais les peurs des enfants d’aujourd’hui demeurent : l’obscurité, le silence, l’inconnu, tout comme la crainte et le désir de grandir. Un spectacle visuellement très beau, où les jeux de lumières créent une atmosphère mystérieuse et enchantée. Une vision poétique et intense du conte qui captivera petits et grands.
Sur un plateau tendu de noir, épuré, baigné de clairs-obscurs, trois comédiens nous révèlent l’essence de l’un des contes les plus populaires. Dans un coin de la scène, le maître de cérémonie, récitant et commentateur, nous plonge dans cette histoire qui débute par le portrait d’une famille et de ses trois générations féminines. Une petite fille (le Petit Chaperon rouge) s’ennuie face à sa maman surbookée qui ne prend guère le temps de la regarder, tandis que vit, loin d’elles, la grand-mère qu’elles ne prennent pas le temps de visiter. La forêt, le loup, la mauvaise rencontre. La suite, on la connaît. Affronter ses peurs pour ne plus jamais en être esclave, et en passer par là pour grandir, voilà peut-être le message de ce conte. Comme toujours chez Pommerat, les mots sont choisis et les phrases font mouche. L’univers qu’il crée sur scène est aussi ténébreux que fascinant, d’une poésie subtile, distillant un humour déconcertant et bienvenu. Un spectacle d’une beauté irradiante.
