Le Pélican

Auguste Strindberg (1849-1942) est un écrivain suédois.
« Nul auteur ne donna jamais un accent plus personnel au drame qu’Auguste Strindberg. Son oeuvre, immense, contient, entre autres, 58 pièces de théâtre, drames historiques et drames modernes, comédies paysannes ou bourgeoises, mystères, visions oniriques ou fééries. Auguste Strindberg s’est essayé dans tous les genres, il a beaucoup lu, il s’est assimilé les éléments de toutes les techniques connues et il en a créé de nouvelles, mais la matière sur quoi il travaille s’identifie sans peine : c’est l’histoire-même d’Auguste Strindberg, c’est le moi de l’auteur, toujours le même et toujours renouvelé.

Désireux de posséder son propre instrument dramatique, Auguste Strindberg crée en 1902 l’Intima Teatern (Théâtre Intime). Dans ce studio aux dimensions fort modestes se donne un spectacle bref qui n’interrompt aucun entr’acte. Ces conditions doivent permettre à l’acteur de faire passer plus facilement son jeu psychique sur le spectateur. Il travaille constamment à simplifier le décor, à faire jouer l’imagination du spectateur, à styliser la représentation dramatique. Une nouvelle époque s’ouvre pour le théâtre occidental et le berceau de l’expressionnisme fut peut-être l’Intima Theatern de Stockholm. Pour meubler les brèves soirées de la petite salle, Auguste Strindberg écrit ses Pièces Intimes (1907), drames-confidences aux accents lourds et prenants, exercices de démystification individuelle et sociale qui s’intitulent Orage, Maison Brûlée, La Sonate des Spectres, Le Pélican.« 
Maurice Gravier

Le Pélican met en scène une veuve et ses enfants dans un terrible règlement de comptes, entre des êtres dressés les uns contre les autres dans une perpétuelle revendication, une perpétuelle protestation. Ils crient et se jettent à la figure la note de tous les actes mauvais qu’ils se reprochent, actes du passé qui salissent le présent et compromettent l’avenir. La dis : la note, car toujours les crimes que l’on paye, que l’on payera, que l’on a essayé ou essaye encore de ne pas payer, sont liés à une dette dont on esperait ne jamais s’acquitter, et qui, brusquement, ressurgit. »
Arthur Adamov.