Le pari qui donne son titre à ce programme, c’est celui que l’accordéon, enfant des faubourgs et des quartiers populaires, a fini par remporter en gagnant sa place dans tous les répertoires, les styles et lieux musicaux.
Prenant exemple sur d’illustres aînés – notamment Richard Galliano, dont il reprend ici la Petite Suite française et le Tango pour Claude -, l’accordéoniste Félicien Brut est le brillant emblème d’une génération qui a autant forgé son art à l’école du bal que dans les conservatoires. Depuis 2017, son accordéon s’est associé aux archets du Quatuor Hermès et du contrebassiste Édouard Macarez pour traverser des territoires où on ne l’attendait pas. S’ouvrant avec une révérence à Marcel Azzola (le Vesoul de Brel), Le Pari des Bretelles s’échappe ainsi du côté de la musique savante, avec trois transcriptions inédites de Gershwin (Un Américain à Paris), Prokofiev et Piazzolla réalisées par le compositeur Thibault Perrine. Puis comment résister à l’un des airs les plus connus de la musette, Sous le ciel de Paris, que Félicien Brut interprète en solo ? Virtuose, il ne fait pas seulement swinguer son accordéon, il le fait gémir, chuinter, sangloter. Le piano à bretelles est bien de toutes les sensations.
Œuvres de Thibault Perrine, Richard Galliano, Sergueï Prokofiev, Astor Piazzolla, Gus Viseur, George Gershwin,…