De plus en plus, fleurissent sur les scènes, grandes ou petites, des mises en lecture ou en voix d’écrits dont la destination première n’était pas le théâtre. Avec Vitez, on a pu parler de «théâtre récit» dès lors que cela correspondait, en fait, à quelques règles précises. Mais que dise de ces monologues qui n’en sont pas èt qui sont pris en charge par un seul comédien ? Français encore un effort…est de ceux-là. Sade ne l’avait évidemment pas conçu pour le théâtre. Il semblait avoir même eu des idées précises à l’usage de ce texte, qui était plutôt un discours politique bien ancré dans la réalité nationale qui loajgnait alors dans la Terreur. Mais par un sort curieux, le texte fut publié en 1795 dans e La Philosophie dans le Boudoir. Ainsi, le «dissident» Sade enfermé quelques années auparavant, verra son analyse politique sur l’évolution de la société française assimilée à une quelconque disserta-tion érotique. Dans Français, encore un effort… tout y passe, et tout est passé en revues de sorte que le texte a, bien souvent, des résonances contemporaines. C’est ce qui a séduit le metteur en scène Alain Françon et le comédien Dominique Guihard. Celui-ci, en une heure et demie, dans le décor cellule/prison du peintre Ernest Pignon – Ernest joue, dans un registre étendu et varié, ce texte au départ si peu théâtral – c’est que le divin marquis était aussi parfois un bavard impénitent ! Et par une suite de paliers, le comédien nous entraine dans un cheminement multiple où réves, douleurs , contraintes et bonheur se côtoient.
Lucien ATTOUN, Les Nouvelles Littéraires