Après un prologue qui met aux prises deÙx kolkhozes géorgiens, en 1945, discutant d’un important point de droit, se joue la légende chargée de le résoudre. li y a plusieurs siècles, dans la Géorgie féodale, vivait un riche gouverneur avec sa femme et son jeune fils. Un jour, les barons se révoltèrent et assassinèrent le gouverneur. Prise de panique, la femme du gouverneur s’enfuit, abandonnant son petit enfant. Une fille qe cuisine, Groucha, sauve l’enfant et l’emmène dans les montagnes. Pour dissimuler son identité, et lui donner un abri et un nom, Groucha consent à épouser un riche paysan, sur le point de mourir d’une maladie incurable. Mais après le mariage, le mourant ressuscite. li a feint la maladie pour éviter l’enrôlement dans l’armée. Main• tenant, la guerre est finie. Le soldat Simon, le fiancé de Groucha revient du service et retrouve Groucha mariée et mère d’un enfant. Avant qu’elle ait pu lui expliquer la situation, des soldats se sont emparés du petit garçon. La femme du gouverneur le réclame et a porté l’affaire devant les tribunaux, où siège le juge Azdak. L’histoire d’Azdak occupe la seconde partie de la légende qui se termine par le jugement du Cercle de Craie. Cet Azdak est un scribe de village et un fieffé gredin. Après la révolte des barons, les soldats qui seul détiennent le pouvoir dans le pays, se sont tant amusés des plaisanteries d’Azdak qu’ils l’ont nommé juge en remplacement de celui que le peuple vient de pendre. Pendant deux ans, Azdak a été juge, il a accepté des pots-de-vin et a mené une vie de débauche, mais il a favorisé les pauvres et les opprimés.
Groucha et la femme du gouverneur soumettent donc le cas de l’enfant à Azdak. Après avoir écouté les deux femmes plaider leur cause, il trace un cercle de craie sur le sol, dépose l’enfant au centre et leur dit de chercher à le tirer hors du cercle. La femme du gouverneur le tire à elle avec violence ; Groucha le laisse aller. Azdak remet l’enfant à Groucha, parce que sa douceur a prouvé qu’elle l’aimait davantage. Au cours des danses et des réjouissances qui suivent, Azdak disparaît et nui n’entendra plus jamais parier de lui. La morale de cette histoire, conclut le chanteur, c’est que toute chose » appartient à qui la rend meilleure, les enfants aux femmes maternelles… et la vallée à ceux qui l’irrigueront et la rendront fertile « .
Le plus grand succès public du Festival d’Avignon 1975 par la Troupe qui s’était déjà signalée à l’attention du public avec Le Nuage Amoureux de Nazim Hikmet.
LE CERCLE DE CRAIE CAUCASIEN
Distribution
De Bertolt BRECHT Par le Théâtre de Liberté Mise en scène : Mehmet ULUSSOV et le Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis |