Sous leur apparente légèreté, les comédies de Marivaux explorent les subtiles ambivalences du cœur humain, l’hypocrisie et les faux semblants qui viennent corrompre l’innocence humaine. La Fausse Suivante, écrite en 1724, est en ce sens d’une modernité étonnante. Pièce parfaite selon le metteur en scène Elisabeth Chailloux, elle est celle qui regroupe la guerre des sexes et celles des intérêts.
Une riche jeune fille décide de se travestir en chevalier afin de lier connaissance avec son prétendant. Trompé par le déguisement, il se confie, et lui avoue avoir renoncé à l’amour d’une comtesse pour la dot d’une riche jeune fille, qui n’est autre que notre chevalier… Autant de perversité qui va le conduire à sa perte d’autant que le chevalier, une fois démasqué, revêtira l’habit d’une fausse suivante pour poursuivre sa vengeance.
Travestissements, joutes verbales, enjeux mêlés, confusion des sentiments et mensonges sont autant de thèmes qu’a souhaité explorer Elisabeth Chailloux dans La Fausse Suivante. Sans pour autant jamais se départir du sens des réalités et de la modernité du propos. Des interventions chantées a capella jouent un jeu subtil entre beauté et laideur dans cette sorte de thriller pertinent et implacable.
La Fausse Suivante
ou le Fourbe puni
Distribution
Texte : Marivaux Mue en dcène : Elisabeth Chailloux Avec : Valérie Crunchant, David Gouhier, Bernard Gabay, Adel Hakim, Natalie Royer, Charlie Windelschmidt Chant : Emmanuel Benito, Elisabeth Chailloux, Elise Chatauret, Paul Victor Vettes |