C’est au théâtre d’art de Moscou qu’est représenté le 17 janvier 1904 l’ultime chef-d’œuvre d’Anton Tchekhov. Une œuvre phare, car l’écriture de l’auteur russe y atteint sa plénitude, entre gravité et insouciance, amertume et drôlerie. Propriété de Lioubov Ranevskaia, le domaine de La Cerisaie est sur le point d’être vendu, l’aristocrate étant criblée de dettes. Lopakhine, riche marchand et fils d’un moujik autrefois asservi au domaine, se dispose à l’acheter pour ensuite la découper en parcelles constructibles à louer aux touristes. Cette œuvre testamentaire du fin observateur de son temps qu’était Tchekhov signe la disparition d’un ordre, celui de l’agriculture et du servage, et l’émergence d’une ère nouvelle, celle de l’industrie, dont nul ne sait où elle mènera. Malheur du présent ou futur du malheur ? Pièce sur le temps, La Cerisaie se prête, génération après génération, à de nouvelles approches et interprétations. C’est ce que propose le binôme Nicolas Liautard et Magalie Nadaud dans cette adaptation qui actualise la langue et vise à faire résonner aujourd’hui la profondeur de cette sublime partition, entre traits d’humour et répliques tranchantes. Au-delà de la fresque familiale et de ses ramifications politiques et économiques, c’est bien la matière même de la vie qu’exprime ici Tchekhov.
La Cerisaie – ANNULÉ
Distribution
Texte : Anton Tchekhov Mise en scène : Nicolas Liautard et Magalie Nadaud Interprétation : Thierry Bosc, Sarah Brannens, Jean-Yves Broustail, Emilien Diard-Detoeuf, Jade Fortineau, Nanou Garcia, Emel Hollocou, Marc Jeancourt, Fabrice Pierre, Simon Rembado, Célia Rosich, Christophe Battarel en alternance avec Paul-Henri Harang et Nicolas Roncerel |