Vagabondage entre chronique du quotidien et conte fantastique. La Compagnie Premier Acte nous projette dans un rêve éveillé avec cette adaptation de la nouvelle de Franz Kafka.
Gregor Samsa est un représentant de commerce ponctuel, apprécié de ses supérieurs, nullement enclin à perturber l’ordre des choses. Un beau matin, probablement fatigué d’être un homme tout à fait ordinaire, il se réveille changé en cancrelat. Une affreuse blatte ! À peine étonné, il accepte même sa nouvelle condition sans état d’âme. La petite colle que sécrète le bout de ses pattes lui permet d’aller s’accrocher au plafond, « là où on respire beaucoup mieux… » La reprise de ce texte est fascinante dans sa drôlerie, son questionnement et son autodérision. Car si cette mésaventure, sous ses contours surnaturels, dénonce les mécanismes de l’exclusion, de la déshumanisation ou de l’aliénation, elle n’en demeure pas moins une histoire fantastique. Masques, ambiances, musiques, Sarkis Tcheumlekdjian nous transporte en plein merveilleux.