Méconnue en France (seule la compagnie d’Alvin Ailey nous permit de voir quelques-unes de ses chorégraphies), Joyce Trisler compta jusqu’à sa mort (en octobre 1979) parmi les plus remarquables chorégraphes américaines. Elève de Lester Horton, nourrie également des principes de Doris Humphrey, elle fonda en 1974 sa DANSCOMPANY, après un premier essai (la Trisler-Wilson Company avec John Wilson en 1960). La Danscompany est actuellement dirigée par Milton Myers, sous la supervision artistique d’Ailey en personne. C’est en 1976 que la troupe fit la conquête d’un large public grâce à un spectacle qui, prévu pour quelques représentations seulement, est donné, aujourd’hui encore, à travers le monde : The Spirit of Denishawn (L’Esprit du Denishawn), reconstitution par Klarna Pinska de danses créées par Ruth Saint-Denis et Ted Shawn, à l’époque où ils dirigeaient le Denishawn, cette école qui fut le creuset de la danse moderne américaine entre 1914 et 1931. Etonnante rétrospective, voyage à rebours dans le temps, à la rencontre de Ted Shawn qui affectionnait un orienta-lisme diversifié et faisait l’apologie d’une danse excludivement mas-culine tandis que Saint-Denis visualisait la musique avec une infaillibilité qui n’a d’égale que celle d’un Balanchine.
J-C. D. (Les Saisons de la Danse, juin 1980)
On ne voit pas sans attendrissement la première partie du programme consacrée aux pionniers de la modern’dance. Ces chorégraphies de Ruth Saint-Denis, avec leurs effets de voiles fluides, et leur visualisation fidèle de la musique, les énergiques numéros orientalisants de Ted Shawn, son interprétés avec flegme et conviction par la jeune troupe. Un parfum de l’Amérique des années 1920 parvient jusqu’à nous.
Marcelle Michel (Le Monde)
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