Après la soirée consacrée à Dimitri Chostakovitch la saison dernière, nous retrouvons deux fois l’Ensemble Musique Oblique accompagné de Jean-François Zygel (la seconde soirée sera dédiée à Gabriel Fauré). En première partie de soirée, une Leçon de musique qui permettra à l’analyste éclairé et l’interprète virtuose qu’est Jean-François Zygel de nous présenter Maurice Ravel et son œuvre d’une façon passionnante et extrêmement vivante. En seconde partie, les musiciens de Musique Oblique nous offriront un concert de chambre dédié à ce même compositeur.
Pianiste et compositeur, Jean-François Zygel est également professeur d’écriture et d’improvisation au Conservatoire National Supérieur de Paris. Ses Leçons de musique, créées à la mairie du 20e puis diffusées sur France Musique et éditées en DVD, nous aident à appréhender la musique classique de l’intérieur. Avec un grand professionnalisme et beaucoup d’humour, il rend cet art accessible à tous, en nous donnant des pistes pour mieux l’entendre et le comprendre.
Ni absolument moderniste ni simplement impressionniste, la musique de Ravel s’inscrit dans la lignée du classicisme français initié au 18e siècle par Couperin et Rameau, dont elle fut l’ultime prolongement. Éclectique par excellence, Ravel sut tirer profit de son intérêt pour les musiques de toutes origines (Espagne, Grèce, Orient, musique tzigane… ). La musique noire américaine, que lui fit mieux découvrir Gershwin en 1928, le fascina. Il en introduisit de nombreuses touches dans les chefs-d’œuvre de sa dernière période créatrice (ragtime dans l’Enfant et les sortilèges, blues dans le second mouvement de la Sonate pour violon, jazz dans le Concerto en sol et le Concerto pour la main gauche). Dans sa production générale, la musique de chambre n’est pas abondante mais tout à fait maîtrisée.
Je n’ai jamais éprouvé le besoin de formuler, soit pour autrui, soit pour moi-même, les principes de mon esthétique. Si j’étais tenu de le faire, je demanderais la permission de reprendre à mon compte les simples déclarations que Mozart a faites à ce sujet. Il se bornait à dire que la musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre, pourvu qu’elle charme et reste enfin et toujours la musique.
Maurice Ravel – Esquisse autobiographique, 1928
Ravel – Sonate pour violon et violoncelle – Chansons madécasses pour flûte, violoncelle, piano et voix – Trio en la avec piano