Shadows… est un projet que Hugh Coltman mûrit depuis plusieurs années. Son parcours et le début de sa carrière l’amènent pourtant loin des sphères du Jazz. Il mène depuis 20 ans un projet blues, The Hoax. Deux albums et une tournée constante feront découvrir ce chanteur britannique à la voix unique, puissante et rocailleuse, une musique pop/folk sensible et douce. C’est une rencontre avec le pianiste Eric Legnini qui le fera basculer dans cet univers Jazz, et tout particulièrement celui du chanteur et pianiste américain Nat King Cole (disparu en 1965). Une révélation pour Hugh Coltman : il s’interroge sur le quotidien d’un musicien noir américain au tournant des années 40, à une époque où sévissait la ségrégation, un racisme radical. Un quotidien qui semble être aux antipodes de ce que nous a légué ce chanteur unique. Que se cachait-il derrière ses sourires légendaires, certaines de ses chansons comme Smile ou Pretend, sa musique aux résonnances apparemment si positives ? Avec Shadows…, Hugh Coltman tente d’en révéler les « ombres ». La sélection de certains titres du chanteur américain, la production et les performances vocales de Hugh, enracinées dans sa passion pour le blues, offrent à l’ensemble une nuance de tension, parfois même de trouble. Sur scène, Coltman et Cole semblent alors se parler et se répondre, sans que l’un ne cannibalise l’autre. Comme en apesanteur. Avec le frisson, le cœur.
