FRAGMENTS D’UN DISCOURS AMOUREUX

Distribution

D'APRES ROLAND BARTHES
DE ET PAR PIERRE LEENHARDT

Résumé

Pierre LEENHARDT est un jeune homme astucieux, qui sait humer au passage le vent de l’époque. Encore faut-il réussir à le capter pour que vogue la galère, et il s’y entend fort bien. Après GROS CALIN, qui utilisait le succès d’Emile AJAR, voilà qu’il s’attaque à BARTHES, le best-seller de la pensée chic. Cet été, il n’était pas de mas provençal ni de plage tropézienne qui n’eût son vacancier barbu, son hôtesse pain d’épice plongés dans LES FRAGMENTS à l’heure de la sieste. Pauvre cher BARTHES, transformé en produit de consommation par le snobisme galopant des affamés culturels… L’idée d’adapter cette oeuvre au destin singulier parait à la fois si lumineuse et si saugrenue qu’on se demande aussitôt pourquoi nul n’y avait encore songé. Mais Pierre LEENHARDT, aidé par Bernard DELUNEAU, s’y prend avec tant d’adresse qu’il efface les préventions qu’on pourrait nourrir à l’égard de son entreprise. Seul en scène, tour à tour inquiet, joyeux, pensif, rêveur, angoissé, il jongle avec cette analyse kaléidoscopique sans jamais lasser son spectateur. D’une oeuvre en soi «illisible» dans sa continuité, puisqu’il s’agit d’une mosaïque de citations et d’instantanés, difficile à raboutir, il tire des images qui la résument, qui la symbolisent. Très vite, on se sent de plain-pied avec ce narrateur soliloque, comme si on regardait un frère dans le malheur, beaucoup plus proche de nous que de Werther. Une sorte de simplicité inattendue se dégage de tout cela, qui débarasse BARTHES de ses déguisements. Il y a là-dedans du drame et de la comédie, une sensibilité simple, et même une petite fleur bleue cachée quelque part, l’humble violette des philosophes en proie aux élans du coeur. Menu, blondinet, avec la calvitie précoce et les lunettes de VERLAINE, LEE NHART rend à BARTHES l’humanité que ses admirateurs lui font perdre à force d’encens. Les sorbonnards ne seront peut-être pas contents de cette démystification, pourtant intelligente, mais les autres découvriront enfin celui qu’ils cherchaient dans son livre à tâtons, et par ses fragments. Pour une fois que le théâtre propo-se une bonne «lecture», il faut l’entendre.
Matthieu GALEY, QUOTIDIEN DE PARIS

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