Double Points : One & Two

Assister à un spectacle d’Emio Greco est une expé­rience : son interprétation en solo sur le Boléro de Ravel est hallucinant d’en­gagement physique, de vir­tuosité. Une découverte dont on ressort un peu groggy…

Dès ses premières apparitions sur scène, Emio Greco se fait remarquer par une danse organique d’une intense physicalité. Il développe un lan­gage singulier, qui oscille entre l’idée et l’instinct. Double Points : One & Two poursuit ce travail en présentant deux pièces : un solo et un duo, le début d’une série de nouvelles danses consacrées entre autres aux différents aspects de la dualité. Dans le solo, Emio Greco se glisse dans les premières vagues du Boléro de Ravel, en débutant par des gestes de mains, des mouvements de nuque, puis des petits jetés, des frémisse­ments qui le font ressembler à un oiseau égaré ou écorché… Dans le second temps, en duo avec Bertha Bermudez Pascual, ex-interprète de William Forsythe et de Natho Duato, le danseur-chorégraphe entre­prend un dialogue en miroir qui vacille entre symétrie et décalage. Mécanique précise où l’énergie pulse les corps, où le mouvement dessine l’horizon d’un désir infini.