Dan Jemmett est un peu fou. De cette folie délicieuse qui fait que chacun de ses spectacles, rappelez-vous Shake présenté la saison dernière à la Maison des Arts, est une ode au théâtre, pleine d’humour et de surprise. Il possède une capacité étonnante à rester fidèle aux textes qu’il met en scène tout en leur donnant un relief totalement inattendu.
Pour ce nouveau spectacle, il a choisi un texte d’un contemporain de Shakespeare, Thomas Middleton. Ce texte
est constitué de deux pièces juxtaposées : une farce et un drame. Je n’ai gardé que le drame, déjà suffisamment insensé.
Une troupe d’artistes de seconde zone, laissés pour compte avec leurs costumes défraîchis et leurs chapeaux pleins de bosses, jouent de ville en ville et s’emparent des différents rôles d’une sanglante histoire de luxure, de meurtres et de tromperies. Evidemment. ils ne jouent pas. Pas du tout, c’est un sordide conte domestique tendu vers son issue brutale. Et puis, et puis, et puis… on ne sait pas. Bien sûr, ils font semblant et bien sûr ils sont réels.
Dog Face
Distribution
Auteurs : Thomas Middleton et William Rowley Mise en scène : Dan Jemmett Adaptation du texte : The Changeling d'après la traduction de Marie-Paule Rama Avec : Isabelle Caubère, Hélène Patarot, Christelle Prat, Hovnatan Avedikian, David Ayala Musique : Frank Frenzy Scénographie : Dan Jemmett et Denis Tisseraud Lumière : Arnaud Jung Costumes : Sylvie Martin-Hyszka |