Dance Théâtre

Alwin Nikolaïs est un véritable démiurge : la féerie est son domaine. En même temps, Il a inventé un nouveau mode d’expression : plus d’anecdotes, d’historiettes, Il raconte la vie comme on la voit d’une fenêtre. C’est pourquoi on peut appeler sa danse une danse moderne sociale et onirique. Sociale… c’est-à-dire qui a trait au comportement des humains, à leurs rapports. Onirique… parce qu’il y a toujours, quand le rideau se lève, une volonté de beauté qui transcende la réalité et se prolonge dans un rêve. Au cours d’une entrevue avec le journaliste Antoine Livio, Nikolaïs déclarait : cc J’étais pianiste dans un cours de danse avant de devenir danseur et je dois avouer que j’étais attiré plutôt par les sons que par la musique traditionnelle. Très vite, je me suis rendu compte que la musique concrète servait mieux la danse que la musique symphonique qui raconte sa propre histoire et perpétuellement bride l’inspiration, oblige le danseur à suivre une histoire qui n’est pas la sienne propre. Par ailleurs, communiquer, communiquer ma propre vision sonore à un autre artiste posait de tels problèmes qu’en 1951 j’ai décidé de reprendre mes études musicales et d’écrire ma propre musique de scène. D’ailleurs la technique actuelle facilita de telles options. Je travaille beaucoup pour la télévision. Par réciprocité, la télévision m’a appris des techniques nouvelles qui ont enrichi mon vocabulaire, ma façon de travailler en tant que peintre et musicien.
Les chorégraphies d’Alwln Nikolaïs sont basées sur la création de tensions et leurs résolutions – entre les différentes structures d’énergie et d’espace­temps. Les lumières Inventées pour l’action dramatique sculptent littéralement la scène qui va bientôt devenir une arène nouvelle où l’homme vivra des aven­tures nouvelles. Les sons et les images ainsi créés renverront constamment le spectateur à son expérience propre. Dans l’esprit de Nikolaïs, il est indispen­sable que le spectateur participe, au travers de sa propre compréhension du monde, à la nouvelle vision qu’il lui propose.