Regarder son temps, droit dans les yeux. Cyril Mokaiesh ne s’en prive pas. « Tourner la tête serait irresponsable. Parler de son époque est presque un devoir, surtout quand il y a autant de blessures, de tensions, de larmes. », avoue-t-il. Cette alerte, cette urgence, le guide depuis 10 ans maintenant, depuis la création de son premier groupe de rock, après avoir rapidement mis fin à un début de carrière tennistique (il fut champion de France junior à 18 ans). Repartir de zéro par un repli guitare-voix avant de faire collectif. Mais il lui faudra guère de temps pour envisager en solo ses trois albums fondateurs. Le premier, Du rouge et des passions (2011), aux textes convulsifs et orageux où crépite le très déclaratif Communiste, morceau coup-de-poing rangé dans un gant de velours. Une plume que n’aurait pas boudée un certain Léo Ferré, le vénéré… Le second, Naufragés (2015), réanime quelques échoués de la chanson française : Leprest, Dimey, Léotard, Reggiani, Vassiliu… Le troisième, Clôture (2017), marque un tournant, bouleversant de vérité. Si la colère ne faiblit pas, le titre La loi du marché (en duo avec Lavilliers, inspiré du film de Stéphane Brizé) donne le ton. Cyril Mokaiesh s’y fait plus romantique, parle d’amour, ose les désillusions. La voix se fait plus douce, le chant moins tonitruant. Ses chansons rock, lyriques et engagées sont comme autant d’instantanés : d’une vie, d’une passion, d’une conviction.
Cyril Mokaiesh
Clôture
Distribution
Cyril Mokaiesh : texte, chant Jan Pham Huu Tri : guitares Valentin Montu : basse Eric Langlois : batterie |