CAROLYN CARLSON : IL LUI SUFFIT D’APPARAITRE.
Carolyn Carlson est la danseuse la plus fascinante qui soit : long cou, long buste, son corps est aérien, fin, transparent, irréel, com-me celui d’une rare libellule. Une grâce plastique incomparable, une vision de rêve aussi, car cette fée danse sans effort apparent, comme si danser était une façon tout à fait normale et quotidienne de se mouvoir et de s’exprimer. Une étoile telle que l’aurait rêvée Balanchine mais une étoile qui n’a pas choisi la voie classique. Après 5 années passées chez Alwin Nikolais elle est devenue la vedette la plus demandée de la modern’danse américaine. Pour notre bonheur Rolf Lieberman a réussi à l’attacher à l’Opéra de Paris en lui laissant la liberté d’animer son propre groupe de recherches chorégraphiques. Importance de la musique contemporaine et électro-acoustique, effets de lumière, savants clair-obscurs, ou projections sur les corps des danseurs Carolyn Carlson pas oublié les leçons scéniques du magicien Nikolais. Mais ce qui restait chez lui dans la fiction devient avec elle plus réel. Sans doute est-elle plus concernée par les préoccupations de sa genération et se rapproche-t-elle des recherches théâtrales actuelles. Comme Bob Wilson réinvente le théâtre, elle réinvente la danse en étirant, disloquant l’espace temps. Elle utilise le geste et même la voix, jusqu’au psychodrame. De toute façon, même sans chorégraphie, il suffit à Carolyn Carlson d’apparaître. Patrice de NUSSAC.
CAROLYN CARLSON
ET LE GROUPE RECHERCHES DE L'OPÉRA DE PARIS