Bâche est né de la passion des œuvres pour haute-contre de Purcell que partagent le chorégraphe Koen Augustijen et le chanteur Steve Dugardin. Il réussit le pari d’associer deux époques celle d’aujourd’hui, dure et cynique et celle de Purcell, dont on ressent surtout le côté romantique, la légèreté et la mélancolie. C’est un vrai dialogue entre la tradition et le contemporain, tant dans le domaine de la musique, les chants de Purcell sont adaptés et intégrés dans un paysage sonore électronique, que dans celui de la danse. Coexistent le ballet, la break-dance, le théâtre dansé, les acrobaties de cirque, la danse contemporaine. Le thème principal autour duquel s’articule le spectacle étant la peur, qui semble omniprésente dans nos vies privées comme dans nos sociétés.
Fondés en 1984, par le chorégraphe belge Alain Platel, et malicieusement baptisés Ballets Contemporains de la Belgique, les Ballets C. de la B. restent fidèles à l’esprit duquel ils sont nés. Alain Platel combinait art, conscience sociale et expérience individuelle dans un concept théâtral très personnel qui faisait fi des frontières entre les différentes disciplines (danse, théâtre, musique et cirque). Mettant à mal une certaine joliesse de la danse contemporaine, il se saisissait des clichés d’une certaine pauvreté pour en faire la matière métaphorique de tous les reliefs de la vie, fussent-ils dérangeants. Mais le réalisme de Platel n’était en rien sociologique ; il consistait à saisir, dans une palette de tempéraments et de corps, les traits d’une vérité humaine. Le sordide et le magnifique, l’exhibition et l’intime, le tendre et l’ironique, la violence et la fragilité s’entrelaçant dans un alliage unique de trivial et de sacré, de grotesque et de sublime.
