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L’hiver sous la table

L’art d’être grave dans un éclat de rire, voilà tout le génie de Roland Topor. Pour sa première mise en scène au théâtre, après Se souvenir des belles choses au cinéma, Zabou Breitman, a choisi cette pièce drôle et grave, L’hiver sous la table, loufoque et un peu cruelle. Ecrite à la mort du père de l’écrivain, en 1994, comme une halte de tendresse entre deux coups de révolte, elle rend hommage à ce père émigré polonais et sculpteur, qui avait dû, à Paris, devenir maroquinier pour faire vivre sa famille. Inspirée, la comédienne-metteur en scène dirige les comédiens avec délicatesse et humanité, les laissant osciller entre la pudeur et l’humour.

Tout se passe autour d’une table, celle d’une traductrice désargentée, qui sous­loue le dessous du meuble à un cordonnier immigré. Il va y installer son atelier et son domicile, y travailler, y cuisiner et admirer les jambes de la jeune femme… De cette promiscuité incongrue naîtra une histoire d’amour entre deux êtres maltraités par la vie.