Véritables amateurs de la Petite Reine ou simples admirateurs des grands champions devant la retransmission du Tour de France, nombreux sont ceux qui ont vibré devant les exploits sportifs du fascinant Jacques Anquetil (1934-1987). Paul Fournel et Roland Guenoun sont de ceux-là. Le récit de l’auteur traduit une passion pour l’immense cycliste populaire qui, paradoxe incompréhensible, était admiré mais mal aimé du public qui lui préférait le sympathique Raymond Poulidor. Tenter de percer le mystère de l’éternel Maillot Jaune, la part d’ombre de ce personnage hors norme, sulfureux, transgressif, qui s’est affranchi des lois du sport et de la morale commune. Roland Guenoun ose le pari d’adapter ce récit au théâtre avec, entre autres, le comédien Matila Malliarakis qui, pédalant tout au long de la pièce, réalise une performance époustouflante, y compris sur le plan physique, pour camper un Anquetil plus vrai que nature. Il incarne la douleur, dit le surpassement inhumain, la détermination, le courage de celui que l’on surnommait
« Monsieur Chrono ».
