Chanteur, écrivain, comédien, pour Bertrand Belin, tout est affaire de verbe et de voix. Des mots mis en valeur avec une élégance rare par son timbre si particulier et l’espace musical dans lequel il les dépose, avec soin et authenticité.
Artiste discret mais opiniâtre, il possède cette magnétique élégance que l’on retrouve en miroir dans une écriture nette et elliptique. Une élégance qui a fait dire à certains qu’il est le « Nick Cave français ». C’est un cas ce Bertrand Belin. Peut-être est-ce son statut à part sur la scène française qui le rend si attachant. Peut-être aussi sa fausse nonchalance d’équilibriste, son intégrité artistique, sa voix singulière se plaisant à jouer la désinvolture. Peut-être enfin le réconfort complice de ses mots, que l’on retrouve également dans sa production romanesque à tonalité davantage sociale, et ses drôles de jeux de syntaxe – mots qui disent les désarrois, la beauté fugace, les esquisses de vie, les brisures. Un beau concentré d’humanité, en somme.
Chanteur de la phrase en suspens, Belin le crooner équilibriste revient avec un superbe album qui fait place aux synthétiseurs et aux boîtes à rythmes, et continue d’interroger « le travail » d’être vivant. – FRANCE INTER