Goldoni raille les mœurs corrompues d’une noblesse oisive et fait son miel d’une passion contrariée pour créer une comédie satirique qui dépeint les vices et vertus des aristocrates italiens de son temps.
Donna Eleonora, issue de l’aristocratie, mais complètement ruinée, survit à Venise en compagnie de sa fidèle servante Colombine. Don Rodrigo, chevalier vénitien est fou d’amour pour elle. Mais, empêtré dans ses contradictions, il n’arrive pas à lui avouer ses sentiments. Autour de la « Dame » gravite un petit monde de personnages peu recommandables :
un avocat véreux, une assemblée de nobles oisifs et malveillants. Comment résister à une société machiste, dans laquelle l’héroïne est réduite à l’état de trophée à conquérir ? Au-delà de l’intrigue, c’est d’abandon qu’il s’agit et du parcours d’une femme seule, livrée à la société féroce de son époque. Avec Le Chevalier et la Dame, Goldoni veut croquer l’ensemble de la société dans sa variété pittoresque, mais aussi dans tout ce que la différenciation sociale produit de tensions et de contradictions. Jean-Luc Revol en crée une adaptation haute en couleurs, qui promet une véritable immersion dans une sublime mais néanmoins brumeuse Cité des Doges de la fin du 18e siècle.